Chronique de l'album "DISTANT PLANETS" du groupe BREEDING CHAOS par Florian
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BREEDING CHAOS – Distant Planets – Great Dane records – 2024
A l'ère du défilement ininterrompu des nouvelles sorties de disques, une belle pochette évocatrice et graphique attire forcément le regard et augmente les chances pour le groupe d'être écouté. C'est ce qu'a bien compris BREEDING CHAOS, groupe marseillais créé en 2020, qui après le mini-cd Diffraction Matters en 2023, nous propose son premier album Distant Planets dont la pochette exhibant un trou noir avalant un monde urbain et industriel pose tout à fait les bases de ce que l'on s'apprête à découvrir.
Si la thématique affichée ici ainsi que le logo ne laissent pas planer trop de doute quand au style pratiqué, les premières mesures de Magnetic Interactions, suivant une très agréable intro à la guitare acoustique, situent un peu plus le style, nous sommes bien dans la facette mélodique du death metal, avec ce premier riff très marqué suédois. Mais un autre indice nous éclaire également, la signature du groupe chez Great Dane, label pilier de la scène Death metal française. Même si on retrouve tout à fait le style général d'autres groupes du label, je pense immédiatement par exemple aux derniers Carcariass, Dungortheb ou encore Mindwarp. BREEDING CHAOS apportent néanmoins leur marque et ne se contentent pas de ressasser la recette du genre.
Nous retrouvons ici un death résolument encré dans l'approche old-school tout en mélangeant un certain nombre de références parfois plus modernes et d'ambiances variées selon les morceaux. La présence de nombreux passages mélodiques ne radoucissent en rien l'agressivité générale qui se dégage de l'album et qui nous rappelle, si jamais on devait l'oublier, le style auquel on a à faire. La plus grosse qualité de ces compositions de mon point de vue est la complémentarité des instruments, l'arrangement des harmonies ainsi que la place de la basse qui apporte une bonne dose d'agressivité à l'ensemble.
Les morceaux sont dans l'ensemble assez courts, 4 minutes en moyenne, privilégiant les leads croisés de guitare à la rapidité, surplombés d'une voix gutturale qui délivre de manière très convaincante les thématiques de l'album, à savoir l'astronomie, l'astrophysique et pas mal de philosophie également, ce qui colle bien à ce genre. L'atmosphère générale semble se faire plus lourde à mesure que l'album avance, se terminant par un déstabilisant Stone Cross et une outro à l'opposé de l'intro évoquée plus tôt, et qui nous entraîne pour de bon au fond du trou noir.
Seul petit bémol de prime abord, mais qui n'en est au final pas un, le son de la batterie, assez en retrait et sonnant métallique et industriel, apporte au final cette touche déshumanisante qui démarque l'album d'autres productions actuelles. Cette idée se confirme en réécoutant le mini-cd précédent, au son beaucoup plus chaud mais en fait beaucoup plus conventionnel. Ce fut donc un choix judicieux, qui mériterait d'être encore plus exploité à l'avenir.
Un album qui mérite donc largement le détour, une belle surprise et décidément bravo à Great Dane de mettre en avant toujours plus d'excellents groupes hexagonaux. A suivre de près !
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